La révolution communautaire des "simples gens"
Web, la révolution communautaire
Un blog se crée quasiment toutes les secondes sur la planète. Plus de 100 millions de personnes appartiennent à la communauté rassemblée par MySpace, devenu le deuxième site le plus fréquenté au monde après Yahoo !. Que signifie cette effervescence ?
Nous vivons une période charnière. Grace à l'arrivée de ce qu'on appelle le Web 2.0 ou Web participatif, n'importe quel citoyen peut être actif et visible partout dans le monde. Les sites se créent à une vitesse insensée. Ils permettent aux internautes d'écrire des articles sur l'encyclopédie en ligne Wikipédia ; de donner et d'aller chercher l'avis des autres, comme sur le site de voyages Tripadvisor ; de retrouver des amis sur Classmates ; de partager ses photos sur Flickr ; de devenir reporter sur Ohmynews. Certains sites rassemblent déjà des communautés de plus de 20, 30, 50 millions de personnes.
Quel est le sens de ces nouveaux comportements ?
L'histoire des technologies de l'information a connu ces deux derniers siècles de multiples révolutions : télégraphe, téléphone, télévision... Pour autant, nous assistons à un phénomène de rupture : tout le monde peut aujourd'hui avoir son blog. L'internaute est à la source du système. Il l'alimente, le modifie sans cesse. Grâce à la technologie du Web participatif, l'innovation vient du bas de la pyramide, c'est-à-dire des simples gens. Ce fonctionnement est à l'opposé de l'"ancienne" économie, où une usine fabriquait un produit pour le vendre, où un journal traitait l'information pour ensuite la publier.
Suite de l'article du Monde
Jean-Claude Burgelman, sociologue
Propos recueillis par Laure Belot et Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 22.10.06