Flateurville, l'exposition perdue au fin fond de la galaxie

Après avoir été voir les nouveaux accrochages des expositions permanentes du Musée National d'Art Moderne (Beaubourg pour les intimes) - j'en reparlerai peut-être un jour car c'est toujours bien de faire des choses différentes avec la même chose... - et jeté un demi-oeil au Nuage Magellan à l'Espace 315 dont il ne vaut pas le coup de parler (d'ailleurs, je ne sais pas ce que je pourrais en dire) ; après être passé une énième fois devant l'Hôtel de Ville en espérant qu'il y aurait moins de monde pour voir Doisneau mais non, il avait beau pleuvoir, il y avait une file d'attente (euphémisme) trempée... j'ai atterri à la mairie du 4ème, j'avais noté dans Pariscope, une expo d'un inconnu appelé Laurent Godard.
Flateurville  : vous rêvez de pénétrer un monde parallèlle, un monde onirique créé grâce à différents supports artistiques - musique, film, peinture ? Venez découvrir la galerie de portraits singuliers et étonnants, la mise en scène du monde spécial et attachant de l'artiste plasticien Laurent Godard.
On aurait dit une annonce du Club Med pour une destination artistico-balnéaire...

Le garde républicain m'a aimablement indiqué la route semée d'embuches. Prendre à gauche après la poubelle et emprunter l'ascenseur pour le deuxième étage. L'ascenseur poussait des cris de bébé qu'on égorge quand on arrivait à destination.

Une expo perdue dans de longs couloirs désolés, arpentés frénétiquement par des fonctionnaires robotisés ou des administrés égarés. Le genre d'exposition que personne ne vient voir (il faut vraiment le vouloir !) sauf lors du vernissage organisé en grandes pompes par la mairie.

L'artiste proposait un parcours de portraits surplombant une frise auto-biographique et plus ou moins humoristique. La frise se décollait par endroits (j'ai dû en recoller un bout pour pouvoir lire un texte).
Des portraits attachants effectivement :

Et dans la frise, des textes amusants mais j'ai retenu cette phrase très sérieuse de Churchill :

L'expo durant jusqu'au 24 Février, vous n'aurez de toute façon pas le temps d'aller la voir. Et d'ailleurs, je ne vous la conseille pas, j'aurais trop peur que vous disparaissiez dans l'ascenseur ou que vous vous perdiez dans le dédale des galeries Rivoli et François Miron.
Pour nous troubler encore plus, le site lasalledejeux de l'artiste n'est plus disponible...
Mais la mairie du 4ème continue inlassablement son programme...