Les joyeuses horreurs de la Maison Rouge

Après l'excellente présentation de la Collection Sylvio Perlstein, la Maison Rouge propose ses nouvelles expositions jusqu'au 13 Mai 2007 (6€50 l'entrée).

Trois parties et demie. Cela commence dans le patio par "J'aime l'Amérique, hommage à Jacques Derrida" de Mounir Fatmi. Une espéce de mikado géant aux couleurs des USA. Puis une rétrospective de Tetsumi Kudo appelée "La montagne que nous cherchons est dans la serre". Artiste japonais à Dada sur son bidet nous entraine dans son monde rempli de phallus végétaux. D'abord faux sceptique devant ce grand délire, j'ai fini par rester fasciné par ces cages, ces jardins, ces pièces en lumière noire tous plus dingues les uns que les autres.

Grand alchimiste dingo,Tetsumi Kudo sait "transformer l'horreur en humour noir, la cruauté en énergie issue de l'absurde". Avec des titres évocateurs comme "Pollution-Cultivation-Nouvelle écologie et Votre portrait", tout un programme (électoral ?...). De belles horreurs comme les Jeux de fil infinis avec le chromosome héréditaire où traine une tête de mort au bout du jet de sperme d'un phallus. On craint le pire et pourtant non, ça passe, on reste fasciné.

La seconde grande partie est concacrée à la collection de la Fondation Antoine de Galbert qui propose des oeuvres faisant écho à l'artiste japonais. D'où son titre Mutatis, Mutandis. Hans Bellmer, une vidéo de Michel Blazy, un délire filmé insoutenable de Patty Chang qui se mange un sein devant nos yeux (je vous rassure tout de suite, c'est un melon caché dans son soutif) et les étonnantes sculptures de Daniel Firman Sitting (ci-dessous) et Agglomeration. Je suis passé plusieurs fois dans la salle et à chaque fois, j'ai cru que c'était quelqu'un. Une vingtaine d'artistes nous montrant l'horreur sous toutes ses formes. Noté aussi les Mannequins Imputrescibles d'Henri Ughetto.

Pour finir, "La Suite" du sous-sol était entrouverte sur Les Liens Coupés au beau milieu du lit. Mystère et silence des sphères de Julie Legrand.

A la sortie, trois sculptures de Jackie Kayth dites Les Autrules, avec leurs trois paires de seins. Et dans la petite salle de l'entrée une vidéo intime de Delprat. La maison Rouge confirme ainsi être un haut lieu de l'art contemporain parisien. C'est pas forcément ma tasse de thé mais c'est du bon thé !