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Canal Dandylan
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19 juin 2008

Allez vous faire "haikuïser" à Chamarande !

Me voilà débarquant à Chamarande après avoir lu Gavalda dans l'ELBA, le "reureu" qui va à Étampes, pour voir les oeuvres d'art contemporaines généralement nulles présenter au Domaine Départemental de Chamarande. Rien que le texte dans Pariscope en disait long :
Plus d'une centaine d'oeuvres de 47 artistes sont réunies au château et dans les fabriques (...) pour l'occasion. On y découvre notamment cinq tablettes de chewing gum enserrées dans un piercing pour langue, un club se golf pour amateur, un cygne noir, des sculptures en couette, la veste en jean blanc de Ian Curtis, Jack Nicholson au-dessus des coucous et bien d'autres fulgurances visuelles.
On pouvait craindre le pire et en voyant le pendu à l'entrée du château, je me suis dit qu'il valait mieux pas amener Badadi ici (rires) !! Peut-on aimer une oeuvre d'art sans la comprendre ? Telle était un des sujets de philo cette année (gros rires) !!

Le jeune femme à l'accueil m'a donné plein de papiers sur la Légende à visiter : un repère vaudou-cannibale ! Les salles du château étaient plongées dans l'obscurité, le parcours balisé, la visite cauchemardesque pouvait commencer. Attention, toutefois, l'important n'était pas les oeuvres d'art totalement nulles comme on pouvait s'y attendre ! Elles n'avaient d'ailleurs aucune importance. Elles faisaient juste partie du décor.
Toutes les fenêtres étaient recouvertes de miroir et les éclairages savamment dosés pour nous foutre un zeste de trouille (tout cela signé par un dénommé Yves Godin). Tout était dans la mise en scène de ce château soudainement hanté par notre propre esprit !

Pas si vite ! Pourtant, attardez-vous. Pas sur les oeuvres d'art inutiles et incongrues. Chaque salle recelait son lot d'explications. Sur des papiers posés là négligemment. Vous découvrirez alors que vous passez de L'Entre-monde au Trou noir en passant par le Couloir de cinq minutes et demie. Puis du Labyrinthe Dracula au Non monde par Abou Simbel (La Légende dorée).

Continuez de bien lire car chaque salle est frappée du sceau d'un haikuï.
Aux admirateurs de lune les nuages parfois offrent une pause (Matsuo Bashô)
Le papillon bat des ailes comme s'il désespérait du monde (Kobayashi Issa)
Le paradis ? Une femme un lotus rouge (Takarai Kikaku)

La visite se terminant par une impasse : impossible de passer car une oeuvre d'art gisait à vos pieds mais la charmante hôtesse vous avait heureusement prévénu : VOUS AVIEZ LE DROIT DE MARCHER SUR L'OEUVRE !!! Je ne m'en suis pas privé !!!

The Ground. Carter Mull

"Le haiku plaide pour un esprit désoccupé, un esprit qui se laisse habiter" et ouvre sur une ""réalité qui questionne la prétendue 'solidité' du monde" comme le rapportent Corinne Atlan et Zéno Bianu dans leur Haiku du XXéme siècle. A chaque "moment visuel" de LEGENDE - salles renommées du château, chapelle, glacière, belvédère, forêt - correspond un haiku. Et c'est toute l'exposition qui se retrouve "haikuïsée".
Lu sur le dépliant explicatif de l'exposition !

Cela dure jusqu'au 28 Septembre et c'est gratos...
De toute façon, vous pouvez aller ensuite vous balader dans le parc magnifique pour vous remettre de vos émotions. C'est pas tous les jours qu'on se fait haikuïser !!!

Ce que vous voyez dépend de ce que vous cherchez.
J.G Ballard (sur le site de Legende)


Helen Keller
envoyé par dandylan

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T
Ce que vous cherchez, dépend de ce que vous voyez...
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