Noir, c'est noir, il y a un peu d'espoir...
Je me souviens très bien en 1996 de la rétrospective Soulages au Musée d'Art Moderne. J'y étais allé un peu à reculons trouvant qu'une toile de Soulages, bon okay mais une centaine... J'avais quand même relu un bouquin de la bibliothèque sur lui pour préparer ma visite. L'exposition de cette époque était "antéchronologique" et cela commençait par des toiles toutes noires censées jouer avec la lumière. J'avais observé les visiteurs regardant ça scupuleusement, avec un oeil assez sarcastique. Et puis tout d'un coup, un premier choc devant une immense toile, on aurait dit du velours... Puis un double tryptique vertical avec 5 noires... et une toile blanche vierge presque obscène. Et enfin, l'apparition du bleu dans le noir. Alors là, j'étais tombé raide. Qu'avais-je compris, je ne sais pas mais j'étais devenu un fervent admirateur du plus grand peintre français vivant. J'avais fait plusieurs fois le tour de l'exposition. Et c'était bien la première fois que je changeais d'avis aussi radicalement sur un peintre en allant voir une exposition. Depuis les oeuvres de Soulages me ravissent.
C'est donc avec l'oeil d'un converti que je suis allé voir hier soir pour la nocturne de l'inauguration, la nouvelle exposition Soulages à Beaubourg. Il y avait pas mal de monde. Pas forcément idéal pour se délecter de ce noir intense. Mais j'ai adoré bien évidemment. Et si vous me demandiez : "Pourquoi aimes-tu les tableaux de Soulages ? Je répondrais : "PARCE QUE".
J'ai remarqué cette chose étrange : tous les visiteurs étaient blancs ! (N'ai vu qu'un seul black !). On trouvera quelques visuels sur le site du Figaro. Mais une reproduction de Soulages n'a pas beaucoup de sens. Il faut à tout prix aller voir les vraies oeuvres (très bien mises en valeur dans une disposition voulue par l'artiste).
Jusqu'au 8 Mars 2010. Vous avez le temps !