Du sexe et des grosses à Beaubourg
Houlà ! L'expo Lucian Freud à Beaubourg appelé L'atelier, c'est pas la joie ! On le sent pas très gai, le peintre. Pas totalement choquant mais assez morbide. Ça m'a quelque peu dérangé même si son académisme est indubitablement maitrisé.
Pour augmenter le malaise, certaines toiles ne sont même plus rectangulaires :
Et les modèles comme ce cadre assoupi ne sont pas des top-models...
Une rapide revue de presse me rassure sur ma sensation d'évitement :
La peinture crue de Lucian Freud
Aujourd’hui, au vu de la quarantaine de toiles réunies à Beaubourg, où manque cette figure maternelle, c’est un tout autre sentiment qui domine : celui d’une peinture violente et prédatrice, qui ferait fi de l’humanité du modèle, pour ne retenir que son animalité, voire sa matérialité pure : la chair livrée comme argile molle à l’appétit d’un peintre-ogre.
La Croix
Et Le Monde l'assassine proprement :
Lucian Freud, peintre académique de l'obscène
Mais non, ce n'est pas de la grande peinture. Ce n'en est que le simulacre, fondé sur l'académisation conjointe de l'obscénité et du matiérisme. Premier détail : Freud n'a pas inventé le réalisme cru en peinture. Dans l'entre-deux-guerres, un grand peintre britannique qui n'a jamais été exposé en France, Stanley Spencer (1891-1959), et un autre Britannique, moins puissant et tout aussi méconnu à Paris, Wyndham Lewis (1882-1957), ont montré à Londres leur conception scabreuse du nu moderne.
Le Monde
Jusqu'au 19 Juillet 2010.