De la couleur avant toute chose
Mondrian, je l'ai découvert dans un Petit Classique Flammarion acheté deux trois sous dans une brocante de livre quelconque, il y a bien longtemps. Qui croit encore que l'on apprend l'histoire de l'art dans les musées... C'est dans les bons livres (Rewald, Clarke, Arasse etc.) ou les bonnes émissions de télé (Palettes etc.) que l'on ouvre les yeux sur la peinture. Ensuite, peut-être, faut-il aller voir les vraies oeuvres (et encore quand on voit les conditions de visite de l'expo Monet, j'en doute).
Il n'y avait personne ou presque le premier jour de l'exposition à Beaubourg. Il faisait froid et les gens avaient d'autres chats à fouetter. J'ai retrouvé grandeur nature mon petit livre Flammarion avec un rare bonheur. Il n'est possible de comprendre Mondrian qu'en suivant pas à pas sa démarche artistique qui débute par le figuratif puis s'enfonce tel le scientifique avec son microscope dans les profondeurs infinitésimales de la couleur (ou tel l'enfant appuyant sur la touche zoom d'une image numérique pour faire apparaître les pixels ultimes).
L'intérêt de l'exposition est dans son titre "Mondrian / De Stijl"... Ce n'est pas qu'une simple rétrospective du peintre hollandais. C'est un parcours à travers l'histoire du "Style", accompagné parallèlement par Théo Van Doesburg, chef de file du mouvement (que je connaissais honteusement très peu). Un parcours de 22 salles qui apprennent sans didactisme. Avec quelques pointes d'émerveillement ici ou là. La salle 4 avec les vitraux de Van Doesburg ou la traversée de l'atelier de Mondrian entre la salle 14 et 15 pour finir avec l'installation City in space de Kiesler.
C'est tout ce que devrait être une exposition. Pas trop de monde, une sobriété dans l'accrochage, un didactisme qui ne se voit pas, un parcours intelligent et des oeuvres poétiques (car Mondrian est plus poéte que géomètre...)
Jusqu'au 21 mars 2011.
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