Soto : une seule personne à la fois

Pendant que la foule filait entrapercevoir Dali dans une cohue surréaliste avec une heure et demie d'attente dans les couloirs, j'allais sagement voir la dation de 20 Soto au Musée National d'Art Moderne. Pour une fois, le poor lonesome blog critic d'art était accompagné et il s'est retenu de tout cliquer. Mais pas celle d'admirer une nouvelle fois la poésie cinétique de ce brave Jésus que je préfère à l'autre...
Jesús Rafael Soto (1923-2005) a été l’un des principaux protagonistes du renouveau de l’art cinétique en Europe durant les années 1950 et 1960. Il crée, à partir de 1967, les célèbres Pénétrables, volumes suspendus dans l’espace et constitués de centaines de fines tiges verticales susceptibles d’être traversées par le spectateur. Aujourd’hui, l’entrée dans la collection du Centre Pompidou de vingt oeuvres-clés, datées de 1955 à 2004 et proposées en dation à l’État par la famille de l’artiste, comble une lacune importante et éclaire son parcours. C’est cet ensemble exceptionnel que le Centre Pompidou expose, pour la première fois.
Site du Centre Pompidou où il faut voir la très belle vidéo sur l'expo.

J'avais un peu peur que l'expo soit trop courte. 20 oeuvres, c'est pas beaucoup mais elles représentaient parfaitement le parcours de l'artiste. Et il y avait l"inévitable Pénétrable devant lequel les pauvres gardiennes annonaient "une seule personne à la fois" aux troupeaux des centres de loisirs venus visiter l'exposition.

Toujours émerveillé que de simples carrés de couleurs retenus par un manche dégagent une telle sérénité optique. Le contrepoint parfait avec Julio Le Parc, entre la science optico-cinétique en mouvement perpétuel et la magie poétique sereine et tranquille. J'ai un rapport fusionnel avec Soto découvert au Jeu de Paume au siècle passé. Une expo dont je me souviens encore, les gardiens y incitaient les visiteurs à toucher les oeuvres. Cela ne s'est jamais renouvelé... Ici, j'ai tout juste pu souffler sur les oeuvres pour les voir se mouvoir de cette tranquillité aérienne qui caractérise Soto (sourire).

C'est en mars 2005, je crois, que j'étais allé voir une expo à la galerie Denise René. Des oeuvres remarquables sauf que les personnes présentes tiraient une tête d'enterrement et pour cause, le grand artiste vénézuélien venait de disparaître en janvier.

On retiendra la surprenante installation au sol faite de simples tiges effilées qui offraient tout un panorama de visions parfois extraordinaires.

Un clin d'oeil à MF qui m'a éclairé de ses commentaires pertinents !

Entrée 13 €. Jusqu'au 20 Mai 2013. A voir séance tenante.

Article connexe : un très bon article sur Toute la culture.