Promenade au Quai Branly

7 septembre 2006

Badadi m'avait dit qu'il n'y avait plus la queue au Musée des Arts Premiers et un quart d'heure lui avait suffi pour entrer. C'était le moment de tenter le coup et effectivement, au bout de vingt minutes et 8€50, j'étais dans le musée. Du moins, au début de la longue rampe un peu longuette quand même !!

Y avait plus que des plans en anglais ou en espagnol mais ça faisait rien, m'a dit l'ouvreuse, c'est classé par pays !
Pas le droit de prendre des photos (mais j'en ai vu...). De toute façon, c'était assez sombre, sinueux, labyrinthique et les vitrines étaient pleines de reflets donc rien à regretter. On peut en voir sur le site du Musée et les photos d'ensemble ne sont pas géniales.
J'étais venu "en touriste", en "éclaireur" me contentant de me balader dans le Musée pour en humer l'air. "Pour m'imprégner de ce que j'ai vu" comme a dit une dame à son amie.

"On peut pas tout faire en une journée", ai-je aussi souvent entendu. "C'est grand, je pense qu'on en a seulement fait la moitié". Personnellement, je n'ai pas trouvé ça si gigantesque. Par contre, ce qui donne cette impression, c'est qu'il y a beaucoup de choses à voir et à entendre !!!

J'ai commencé par les expos temporaires. "Qu'est-ce qu'un corps ?" pour débuter. Ben euh ! y avait des trucs et des écrans, du texte, des têtes réduites et puis voilà. Sur l'autre mezzanine," Nous avons mangé la forêt" et "Ciwara, chimères africaines". Et entre les deux, l'espace multimédia avec quatre grands écrans confortables et quelques autres plus conventionnels.

Exploré enfin le Musée. Une invitation à se promener. Sans audioguide (sinon, il doit falloir un bon bout de temps pour tout écouter !). Bien aimé les "boîtes à musique", de simples salles avec des films musicaux plus ou moins folkloriques. Les "niches"...

...étaient bien aménagées comme des espaces indépendants avec une surprise quand on entrait car on se demandait à chaque fois ce qu'il pouvait bien y avoir dedans : peintures éthiopiennes catholiques, statuettes protectrices etc.

Pourtant, cette orgie de modernité choquait un peu face à ces objets symboliques et un grand mât héraldique racontant l'histoire d'une jeune fille enlevée par des ours m'a fait penser à un pur-sang royal habitué aux plaines infinies et se retrouvant enfermé dans un corral. Comme un oiseau en cage. Et quel critère esthétique utilisons-nous pour admirer ces oeuvres d'un autre monde ? Comment sont-elles arrivées ici ? Exhibées dans ce cirque multimédia de la société du spectacle.
Le bâtiment lui-même prenait le pas sur les objets. Que venons-nous voir ici ? Un lieu à la mode rempli de symboles oubliés. Et dans mille ans, les gens de l'époque exposeront dans le musée nos sacs plastique et nos caddies !
Des lieux pour s'asseoir et pouf ! une vidéo dans l'oeil comme dans un centre commercial.

J'ai eu la nostalgie du vieux Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie en revoyant des totems vus là-bas. Bien mieux mis en valeur ici mais peut-être un peu trop.
La visite s'impose mais avec l'oeil de notre cerveau reptilien. L'image que j'en garderai, c'est cette maman en train d'allaiter son enfant pas loin d'une statuette représentant la même chose ! Modernes et primitifs se retrouvaient alors dans le même acte ancestral.