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Canal Dandylan
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10 avril 2007

Un film porno à la Cinémathèque Française

L'image d'après (le Cinéma dans l'imaginaire de la photographie)
« L'image d'après », c'est ainsi qu'Henri Cartier-Bresson définit le cinéma. Selon Henri Cartier-Bresson, le cinéma c'est toujours ce qui vient après : moins l'image vue ou projetée sur un écran, que celle qui lui succède, prise dans le défilement.

La Cinémathèque Française propose à 10 photographes de Magnum Photo pour les 60 ans de l'agence de confronter leurs photographies avec l'oeuvre d'un cinéaste.
« Nous savons que sous l'image révélée, il en existe une autre, plus fidèle à la réalité, et sous cette autre, une autre encore et ainsi de suite. Jusqu'à l'image de la réalité absolue, mystérieuse, que personne ne verra jamais ». (Michelangelo Antonioni)
Tout cela est bien formel mais en même temps nous oblige à revisiter nos codes visuels déjà bien malmenés. Je dois bien avouer que je serais bien en peine de vous faire une critque intelligente de cette exposition. Je vous ferai donc une critique idiote (comme j'en ai l'habitude, il faut bien le dire). D'abord, elle était ouverte le lundi de Pâques et ça dure jusqu'au 30 Juillet. 7€ l'expo seule.
Commencons par les clichés de cinémas désaffectés d'Alec Soth (il y avait de jolis cinoches-petits bonhommes !) associés Au Fil du Temps de Wim Wenders, ben j'ai eu un peu de mal à comprendre le rapport parce que j'ai pas vu le film ou alors il y a bien longtemps.
Ensuite, Harry Gruyaert proposait un double film, c'est une manie dans les salles d'expo (le summum étant la projection au Palais de Tokyo des trois films de King Kong superposés). Les salles de ciné devraient s'en inspirer : pour gagner du temps, on pourrait voir deux films en même temps !! Bon, si j'ai bien pigé en lisant la doc, il y avait un coté photo et un autre films d'Antonioni mais je n'en suis pas sûr.
Au milieu d'une salle dans un couloir, de jolies photos de Gueorgui Pinkhassov. C'est à peu près tout que j'ai trouvé de bien. Des murs d'images, en bas, en haut, des films encastrés, le zapping personnifié. J'ai pas tout suivi. Des films super-8 amateurs du père de Mark Power au fond d'un aquarium. J'ai nagé. Y avait aussi des photos floues...

Et puis et puis, une salle avec Aka Ana d'Antoine d'Agata. Moi qui voulais faire un billet sur Araki à la galerie Kamel Mennour, j'étais servi. Je suis en train de lire Onfray qui nous propose son érotique solaire. Là, c'était plutôt de l'érotique crépusculaire en infra-rouge genre Loft Story. Limite porno. Bon, des fois c'était beau mais des fois c'était obscène, faut pas éxagérer quand même hein ! euh ! eh ! : les gros plans... Les gens bien dans la salle i disaient rien, i verraient ça au JT de Poivre d'Arvor, i crieraient au scandale. Ça rappelait un peu mes fantasmes érotiques (il faut croire que ce sont donc des fantasmes pornographiques. mais depuis Freud, tout Ça, on le sait bien). J'avais eu beaucoup de mal à assimiler les diaporamas de Nan Goldin au Musée National d'Art Moderne avant de comprendre que tout était dans notre façon de regarder. Finalement, j'avais réussi à saisir ce que la photographe avait réussi à faire : capter l'intimité. Bon, là, le Journal intime et autobiographique de D'Agata, il était limite transgressif (volontairement revendiqué) :
« Photographe, je ne peux, impunément, nier la réalité ou n’ affirmer qu’ elle. Je ne peux, en fait, ni y échapper, ni m’y plier. La seule issue possible : une agonie lente sous le sceau de la conscience et de l’ ironie. Je renonce au discours et donne un compte rendu brut de mes transgressions, entre la forme et la matière, l’esprit et la chair, le regard et l’expérience. » Antoine d’Agata
Ne nions pas la réalité, cher Antoine, votre film, c'est du porno, beau parfois, et porno beau ça rime avec bonobo. Vous avez dû prendre des cours chez Catherine M. grande adepte de lard contemporain. Et la nana, là, sur la photo elle est en train de jouir parce que vous lui mettez un doigt...

La scénographie de l'expo est de Giuseppe Caruso mais tout le monde s'en fout. Le tout est soutenu par Orange partenaire fondateur :
Nous espérons que notre association permettra à tous nos clients passionnés de cinéma la découverte des liens étroits qui unissent l'univers des images fixes et animées. Ils pourront le faire à travers cette magnifique exposition, qu'ils retrouveront sur les réseaux Internet, TV mobile d'Orange.
C'est ma plus mauvaise critique d'exposition. Je concluerai par une langue de bois : expo intéressante mais déroutante. Il aurait fallu pouvoir prendre du temps pour analyser le rapport entre les deux supports. Il faisait très beau, j'avais des photos à faire. Ce n'est pas du cinéma...

Commentaires
M
Avec ta plus mauvaise critique d'expo, tu m'as donné envie...d'y aller ! :)
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