Le rire des vagues lointaines

Une histoire de "petit bonhomme" (rires) :

Dans l'obscurité, il distinguait la forme de son petit bonhomme. Il était raide, humide et tremblant. Il posa la main sur le petit bonhomme pour le décontracter. Détends-toi. Mais le petit bonhomme tremblotait sous les doigts. Il souleva la tête et regarda le petit bonhomme qui tremblotait en grandissant. Il soupirait, attirait la main, la faisait bouger, reculer, aller et venir, d'avant en arrière. Toute la journée, son petit bonhomme était blanc, maintenant il était rose et brillait dans l'obscurité, il se transformait, laissait s'échapper un gargouillement, se tortillait entre les doigts. Le petit bonhomme guidait sa main d'avant en arrière, de haut en bas, et Tobias ne voulait pas penser au petit bonhomme et à la main, mais il n'arrivait pas à quitter des yeux ce petit bonhomme, il le regardait et pensait à la couleur rose, rouge, le bout grandissait entre ses doigts, explosa et rejeta des crachats laiteux sur lui, et il sentit l'odeur du varech pourri, et il regarda le lambeau entre ses doigts et entendit le rire des vagues lointaines.

Le pornographe timide. Nikolaj Frobenius.

Comments

[Dandylan]

Je donne le résumé de l'histoire pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté :

Sara et Simon sont à l'aube de l'adolescence. Inséparables, ils partagent leurs émotions et leurs secrets dans un monde empreint d'innocence. Mais, pour Simon, tout bascule dès lors qu'il perçoit l'univers affectif des adultes et la société de consommation comme un tissu de perversités mêlant aliénation, pornographie et corruption. Témoins d'un viol, les deux gamins se séparent dans une fuite éperdue pour échapper aux malfrats. Persuadé que Sara est tombée entre leurs mains, Simon s'embarque dans un monde improbable à la mesure de son imaginaire tourmenté. Là-bas, il tentera d'exorciser ses démons, de repousser le désir, la violence de sa sexualité naissante et obsédante. Métaphore de l'adolescence, ce roman inclassable et dérangeant, aux confins de l'obsession, de la schizophrénie et de la science-fiction, est porté par une écriture haletante et par l'angoisse d'un enfant face à la surprenante accoutumance de notre société à la déviance.

[khate]

C'est très ambigu !
J'ai peur de lire des sous-entendus !

[Badadi]

Je ne sais pas si c'est de la timidité ou de la pudeur, j'opterai plutôt pour la pudeur, mais je n'aime pas l'odeur du varech pouri

[P.S.]

Au fait ! Varech pourri ???? je penche plutôt pour la fleur de lierre moi ! ;-))))

[qmjd]

Mdrr , ça me rappelle une histoire de souris blanche !! noire en fait !! j'étais arrivée chez toi là-dessus et ...ton blog était bien une vraie souricière , je ne m'en sors plus ! :-))))