Uraniborg ou l'art de voir autrement

Je n'avais pas bien compris l'engouement du public pour les expos récentes au Jeu de Paume. Il suffisait de taper Berenice Abbott dans Google Images pour avoir les photos de celle-ci. Et à part quelques "tireurs d'élite" comme disent les vieux photographes préhistoriques, plus grand monde n'est capable de juger d'un tirage photo. A quoi bon ? Les reproductions dans une revue actuelle ou les fichiers sur le Net sont aussi bons que des originaux parfois même plus brillants, meilleurs, plus grands etc.

De même, je n'ai pas apprécié à sa juste valeur la nouvelle exposition consacrée à Eva Besnyö malgré une maîtrise évidente. Pour moi, tout ça, c'est de la photographie ancienne et comme chacun sait la photographie est morte depuis le numérique. Tapez le nom de la photographe dans Google Images et lisez un bon catalogue d'exposition vous en dira plus que l'exposition elle-même.


Il n'en est pas de même de l'exposition de Laurent Grasso à l'étage. Là, pas besoin d'interdiction de photographier, c'est imphotographiable. Oh ! La "scéno" comme disent les gens branchés est simple et n'a rien d"un Disneyland culturel pourtant, ça surprend et déconcerte. Les oeuvres n'ont rien d'extraordinaire non plus, un tantinet ennuyeuses pour certaines. C'est le tout qui fait oeuvre ! Et donc, je ne peux que conseiller d'aller s'en faire une opinion soi-même.

Laurent Grasso : "Uraniborg" du 22 mai au 23 septembre 2012.

Laurent Grasso a conçu son exposition au Jeu de Paume autour de préoccupations qui traversent son travail : brouiller le rapport au temps et à la temporalité, rendre floue l’origine des objets montrés ; créer un dispositif d’exposition qui modifie l’architecture du lieu où elle est présentée ; interroger la perception du spectateur avec des situations qui ont une source documentaire, historique, mythologique mais qui contiennent un potentiel esthétique et fictionnel.
La suite sur le site du Jeu de Paume.

Entrée : 8€50.

Je terminerai par cette citation trouvée sur le mur à propos de la programmation satellite du Jeu de Paume :
Les choses que l'on voit sont belles
Les choses que l'on sait sont plus belles encore
Les choses ue l'on ne sait pas encore sont les plus belles de toutes
(Enzo Carri)

Article connexe : le très bon billet de LR.